Clément cherche à capturer les mécanismes de la folie et à travers son oeuvre il s’acharne à dépeindre la rébellion chez les êtres torturés.
Sous forme de découpages comme dans sa série de portrait  «Portrait of the 21th century” qui représente des rappeurs américains exhibant leur dents, il montre le dualisme qu’inspire des tics à la frontière entre le “m’a-tu vu» et la morsure des bêtes. Ou dans «Meninas a la brasa” il entoure le modèle nu de “charbons» de papiers. Clément s’inspire de l’art des fous-artistes(art brut).
Comme Dubuffet il consacre son art aux marginaux et rebelles, exempt de toute formation artistique Aubert s’active à créer des formes tranchantes d’art pour exprimer son angoisse sur le destin et la formation du sentiment de responsabilité.
On voit qu’en passant de la série des formes érotiques aux portraits, s’installe une maturation, s’obsédant pour les formes il passe par représenter dans un premier temps une foule de formes tranchantes à des formes plus géométriques admettant le triangle, le carré et le cercle.
On explique son idée fixe d’envahir la surface du papier de formes découpées comme une obsession de se dévêtir du trop plein de sentiments que peut engendrer l’aliénation mentale encourue par l’artiste lors d’’épisodes psychotiques qu’il décrit comme un virage sans fin sur le réel.
Comme un exultoir à des symptômes maintenant traités de l’artiste, ses oeuvres sont comme des barrières à la folie.
Ce sont des barrages à la psychose qu’exprime Clément Aubert, au travers de découpages ou de collages réalisés avec un bistouri à papier, autant de caractères médicaux pour traiter le mal, et le sentiment de différence qui furent l’apanage de Clément lors de sa construction de jeune adulte.
A 27 ans, Clément Aubert travaille et réside aujourd’hui à Barcelone.

28/12/1990

Barcelona